Les Chemins de la liberté

Les Chemins de la liberté

 

Note : 4/5

Sortie : 26 Janvier 2011

Genre : Drame - Aventure

De : Peter Weir

Durée : 2h14 min 

 

Acteurs principaux :

Jim Sturgess :Janusz

Ed Harris : Mr Smith  

Colin Farrell : Valka 

 Saoirse Ronan : Irena  

Mark Strong : Khabarov

Gustaf Skarsgard : Voss  

Alexandru Potocean : Tomasz

Drago Bucur : Zoran  

Dejan Angelov : Andrei 

Sebastian Urzendowsky : Kazik

 

Synopsis

    En 1940, une petite troupe de prisonniers décide de s’évader d’un camp de travail sibérien.
Pour ces hommes venus de tous les horizons, s’échapper de cet enfer ne sera que le début de l’aventure…
   Ensemble, ils vont parcourir plus de 10 000 kilomètres, à travers la toundra sibérienne glacée, traversant les plaines de Mongolie, les fournaises du désert de Gobi puis les sommets de l’Himalaya pour franchir la Grande Muraille de Chine. Certains s'arrêteront en chemin, d'autres ne survivront pas aux épreuves. L'Inde – alors sous contrôle anglais – est le but ultime.

   Mais la route est longue, les rencontres risquées, les conditions physiques épouvantables, et chacun a ses secrets.... .

En 2 mots...

    Inspiré de faits réels, Les Chemins de la liberté est un film sur le courage, la volonté mais avant tout sur l'instinct de survie.

Une histoire émouvante et incroyable sur des décors aussi grandioses qu'époustouflants et hostiles.

    Á travers la glace et le désert nous ressentons et partageons la souffrance qu'ont pu rencontrer ces personnes dont nous découvrons peu à peu les secrets et les motivations qui leurs donnent la force d'entreprendre un tel voyage.

    Les acteurs excellent sur un scénario qui nous emporte sur un rythme lent mais ponctué par de multiples et douloureuses épreuves. Le film est prenant, l'ennui est alors impossible.

    Froid, chaud, soif, faim, hallucinations, fébrilité, épuisement, étouffement... les mots ne manquent pas pour décrire les sensations et les états que le spectateur doit se préparer à endurer pendant plus de deux heures... poignantes... .

Á vivre absolument !

Pour aller plus loin...

Les Chemins de la liberté est une adaptation du livre de Slavomir Rawicz : « Á marche forcée », véritable best-seller publié en 1956. L'écrivain est un ancien soldat polonais condamné au goulag qui en Russe signifie: Glavnoïe Oupravlenie LAGuereï et en français : Direction Principale des Camps de Travail Forcé.

Il faut préciser que Slavomir Rawicz ne s'est pas évadé mais a été amnistié. Bien qu'ayant tout de même réalisé ce voyage Sibérie/Moyen-Orient afin de rejoindre l'armée polonaise, il s'est inspiré de personnes qu'il a côtoyé pour écrire son livre.

   Peter Weir fut immédiatement séduit par son oeuvre et voulut en faire un film à la condition d'y apporter une touche de fiction puisque les témoignages rapportés restent approximatifs. Les droits d'auteurs furent achetés au milieu des années 90 par Keith Clarke et Joni Levin qui lui confièrent alors le projet.

    Ce choix est justifié par la capacité et le talent du réalisateur à raconter des histoires sur la nature humaine tout en les rendant encore plus passionnantes. Prenons l'exemple du film The Truman Show (1998) où il met en scène Jim Carrey dans la peau d'un homme conditionné depuis sa naissance et mis en scène pour la télévision afin d'amuser et divertir le public. Pour Les Chemins de la liberté cette capacité prend tout son sens puisqu'il s'agit tant d'un périple physique que moral... mental.

    Le tournage eut lieu en Bulgarie, puis au Maroc et en Indes, nous devinons alors qu'en lui même il fut une vraie aventure, un vrai périple.

Le goulag fut reconstitué par John Stoddart en Bulgarie dans les studios Boyana. Le réalisateur tenait à ce que celui-ci soit le plus fidèle possible à la réalité et non une vulgaire caricature ou dérivé de camps de concentrations Nazis. Il fallait alors absolument ressentir que cette endroit est avant tout un lieu de vie construit par les prisonniers eux même et que la nature elle, fait figure de prison de part son hostilité.

   Peter Weir récolta un multitudes de témoignages et de documents avant le tournage, que çà soit par les enfants de Slavomir Rawicz, auteur du livre, ou des archives. Le souci du détail s'est aussi appliqué aux acteurs qui durent eux aussi se documenter, suivre un stage de survie et des cours de langues. Ainsi Colin Farrell et Ed Harris apprirent les bases du russe. Saoirse Ronan, Sebastian Urzendowsky, Alexandru Potocean et Jim Sturgess eux travaillèrent l'accent polonais. Et Gustaf Skargard le letton.

    Les acteurs et les décors portent le film, les effets spéciaux sont inutiles. Colin Farrell, pourtant hésitant à la lecture du scénario, comprit la profondeur, l'ampleur et les différentes lectures de l'histoire. Il incarne alors Valka et détonne de vérité tout en imposant son charisme. 

 

   Jim Sturgess est la grande révélation du film. Il est le fil rouge de l'aventure, le guide de tous les évadés et le liant du groupe. Le jeune homme apporte beaucoup de sincérité et d'émotion au film. La fin touchante et bouleversante remet alors en question beaucoup de nos principes. 

 

   Les Chemin de la liberté marque les retrouvailles de Ed Harris et Peter Weir, puisque tous deux avaient déjà collaboré sur The Truman Show. L'acteur en plus de sa présence imposante et rassurante, apporte de la sagesse au film. Il incarne Mr. Smith, un Américain immigré en Russie afin de trouver du travail. Un vrai clin d'oeil à ces « abandonnés » de guerre.

    Peter Weir nous livre une nouvelle fresque humaine où l'émotion se partage avec le courage et la volonté de vivre. Les différences sont vite oubliées, les barrières abaissées et les secrets les plus lourds, dévoilés. Une aventure humaine comparable à un pèlerinage (mais) imposé, hasardeux, dangereux..... où la liberté prend la place de la foi. 

 

    Les épreuves renforcent les liens entre ces évadés dont le périple, l'exploit, le combat et la rage de vivre... libre sont à saluer. 

 

Les Chemins de la liberté leur est alors dédié.

xXx