samedi 26 février 2011

Toi, moi, les autres

Toi, moi, les autres...


NOTE : 2/5

Sortie : 23 Février 2011
Genre : Comédie musicale
De : Audrey Estrougo
Durée : 1h30 min 
 
Acteurs principaux :

Leïla Bekhti : Leïla
Benjamin Siksou : Gabriel
Cécile Cassel : Alexandra
Chantal Lauby : Valérie
Marie-Sohna Condé : Tina
Nicolas Briançon : Brice
Djanis Bouzyani : Momo
Renaud Astegiani : Angelo
Martine Gomis : Kaïna
Emir Seghir : Agib
Math Samba : Fidèle
Abel Jafri : Abdellatif


Synopsis

   Gab a une vie rangée : une fiancée, un mariage en préparation, une famille aisée. Leïla ne s’autorise pas à vivre la sienne : des études de droit, un petit frère turbulent, une maman partie trop tôt…

   Alors lorsque Gab renverse le petit frère de Leïla, c’est le choc des mondes et le début d’une grande histoire d’amour qui va se heurter violemment à la réalité.

Tina, la plus proche confidente de Leïla est sans papiers, sous la menace d’une reconduite à la frontière et se fait arrêter. Alors que le monde de Leïla s’effondre, Gab est prêt à tout pour elle, même à s’opposer à son père, préfet de police.

    Et qui a dit que rien n’était impossible tant qu’on a de l’amour ?… 

Cécile Cassel - Benjamin Siksou - Audrey Estrougo


En 2 mots...

   Le cinéma français ne serait-il pas encore prêt pour les comédies musicales ? En tout cas c'est le sentiment que nous laisse le film Toi, moi, les autres... .

   Un scénario sans but et sans profondeur, des chansons vieillottes et mal interprétées.
Même si le désir de la réalisatrice était de faire « parler en chantant » plus que de chanter, l'effet n'aboutit pas créant alors un sentiment de malaise au point que les scènes censées émouvoir le public, déclenchent un éclat de rire général dans la salle.

   Les acteurs essaient de nous embarquer dans ce monde édulcoré mais au final, expriment plus leur gène et leur inconfort face à leurs scènes que les traits de personnalité de leur personnage. 
 
    Seule Chantal Lauby, fidèle à elle même est convaincante et Cécile Cassel plein de charisme.
Des personnages comme Angelo (Renaud Astegiani) font taches et Momo (Djanis Bouzyani) nous rappelle curieusement Justin Suarez (Mark Indelicato) de la série Ugly Betty
 
   Les événement et les allusions politiques maladroites, s'enchainent mais l'histoire s'engouffre et se perd.
Beaucoup d'éléments auraient pu être exploités et rendre le film intéressant mais nous passons au dessus et assistons à une véritable parodie d'une comédie musicale.

   Toi, moi, les autres avait tout pour nous séduire mais il nous laisse... désenchantés... .

Mark Indelicato - Justin Suarez
Djanis Bouzyani - Momo



Pour aller plus loin...

    Toi, moi, les autres est le deuxième long-métrage de Audrey Estrougo, après Regarde moi en 2007 dans lequel nous retrouvons déjà l'actrice Marie-Sohna Condé qui interprète ici le rôle de Tina.

Réticente à l'idée de réaliser une comédie musicale, qu'elle qualifie de « casse gueule », c'est sous la pression des producteurs Marc Missonnier et Olivier Delbosc qu'elle accepta de relever le défi à condition de pouvoir y apporter sa touche personnelle tout en employant et respectant les codes du genre. 
 
Ainsi Audrey Estrougo s'appuie sur un thème qui lui est cher : Les « sans-papiers », autour duquel elle essaie de construire une histoire qui pourrait justifier l'emploi de chansons. 
 
    Au final, le scénario n'a pas de but, l'histoire s'enchaine et se perd... nous ne comprenons pas l'objectif du film. 
 
    Les chansons choisies par la réalisatrice, qui a passé des heures à la médiathèque en écoutant la célèbre radio Nostalgie, sont vieillottes, dépassées et sans impact émotif. La jeune femme a essayé de faire intervenir notre mémoire musicale pour éveiller en nous des souvenirs personnels.... effet totalement raté.

Pour l'anecdote, certaines chansons furent soumises au refus des droits d'utilisation, obligeant Audrey Estrougo à changer ses premiers choix.

    Cette erreur, associée à des acteurs mal à l'aise dû à leur inexpérience en danse et chant, crée une ambiance euphorique ou même les scènes censées être les plus poignantes déclenchent un éclat de rire générale dans la salle. Citons en exemple la scène ou Tina est en prison et pleure derrière les barreaux en tenant la main de sa fille. Une séquence destinée à être le climax émotionnel du film.... et non le déclencheur numéro un de fou rire chez les spectateurs.... .

    Audrey Estrougo a voulu privilégié la sincérité de ses personnages en favorisant plus le « parler -chanter » qu'une interprétation juste de la chanson. Une nouvelle erreur qui coûte cher au film.

    Pour le premier rôle, la réalisatrice a eu le coup de cœur pour l'actrice Leïla Bekhti ; récemment récompensée par le César du meilleur espoir féminin ; en regardant une de ses interviews. Elle l'a alors immédiatement contacté pour lui expliquer le projet.

Leïla Bekhti -César du meilleur espoir féminin 2011

Un projet qui séduit l'actrice tout en lui suscitant quelques doutes par rapport au scénario puisqu'elle n'a jamais vraiment chanté et encore moins dansé. Face à l'engouement et la sincérité de Audrey Estrougo, Leïla accepte et assure toutes ses scènes même si à de multiples reprises elle pensait faire appel à une doublure. 
 
Résultat, la jeune femme est touchante mais son jeu est perturbé par sa gène et son malaise lors des scènes chantées et dansées...

    Même sort pour Benjamin Siksou, découvert dans l'émission « Nouvelle Star » diffusée sur M6 en 2008. Le jeune homme n'est pas à son aise et exprime malgré lui sa timidité et sa maladresse notamment en danse. Il ne cache pas qu'il est avant tout un musicien et que le monde du cinéma est encore pour lui un univers à découvrir et à parcourir.

Pour l'anecdote, lors des répétitions d'une scène de bagarre avec l'acteur Renaud Astegiani (Angelo), Benjamin Siksou (Gabriel) a reçu un vrai « coup de boule ».

Chantal Lauby et Cécile Cassel sauvent le film de ses fausses notes. L'une avec son humour l'autre avec son charisme dont nous retiendrons particulièrement la scène où elle danse pour essayer de retenir Gabriel, lors d'une soirée poker. 

Cécile Cassel - Scène de danse à la soirée Poker
 
Pour l'anecdote, Audrey Estrougo et Cécile Cassel étaient en froid depuis le précèdent film de la réalisatrice Regarde moi, en 2007. Un désaccord sur le scénario de ce film fut à l'origine de la dispute. Mais une grande discussion riche en explications accompagnée d'un rabaissement d'égo a réconcilié les jeunes femmes au point de travailler ensemble.

    Le tournage du film, qui a duré neuf semaines, a nécessité une préparation longue et précise. De nombreux défis étaient à relever comme l'arrangement des musiques choisies, la création des chorégraphies, ou encore la répétition des scènes de chant mais surtout de danse, pour des acteurs inexpérimentés, afin de pouvoir marquer les déplacements et faciliter le travail des cadreurs.

    En revanche les scènes « parlées » furent dans leur majorité improvisées comme le souhaitait Audrey Estrougo afin de maximiser le réalisme des séquences. Avant de tourner, les acteurs lisaient une à deux fois leurs répliques pour en voir l'idée puis se laisser aller dans leur personnage.

    La pauvreté des décors déçoit, surtout pour une comédie musicale.... .
La plus grande partie du tournage eut lieu en extérieur, à Paris. Cependant, la rue où est situé le salon de coiffure de Tina fut construite en studio. La principale difficulté pour le chef décorateur Bertrand Seitz fut de veiller à ce que l'espace soit suffisant pour effectuer les chorégraphies prévues à cet endroit.

    Toi, moi, les autres contient beaucoup de maladresses qui desservent le film, son histoire, son interprétation... qui pourtant avait un vrai potentiel.

    Le scénario se laisse aller au rythme des chansons et des danses, le thème des « sans-papiers » est stéréotypé, traité sans profondeur... comme s'il était la simple justification du quartier choisi pour l'univers de Leïla.
Les allusions politiques font sourire bien que faciles... .

   L'intention y est les couleurs aussi mais les formes, le rythme et l'émotion sont absents... pour ne pas dire muet.... 

 
xXx

mercredi 23 février 2011

SANCTUM

SANCTUM (3D)



NOTE : 2/5

Sortie : 23 Février 2011
Genre : Aventure – Action - Drame
De : Alister Grierson
Durée : 1h45 min 
 
Acteurs principaux :

Richard Roxburgh : Frank McGuire 
Rhys Wakefield : Josh McGuire
Dan Wyllie : George 
Alice Parkinson : Victoria
Ioan Gruffudd : Carl Hurley 
Christopher Baker : JD 
John Garvin : Jim Sergeant 
Cramer Cain : Luko
Alison Cratchley : Judes
Nicole Downes : Liz 
Andrew Hansen : Dex



Synopsis

    Plongeur expert, Frank McGuire se lance dans l’exploration à haut risque des grottes immergées d’Esa’ala, dans le Pacifique sud. Il emmène avec lui entre autres son fils de dix-sept ans, Josh, et le milliardaire Carl Hurley, qui finance l’expédition.

    L’équipe s’engage dans le plus vaste, le plus mystérieux et le plus inaccessible des réseaux de grottes du monde. Lorsqu’une tempête tropicale s’abat sur la zone, ils sont obligés de s’enfoncer dans le labyrinthe sous-marin pour lui échapper. 
 
    Désormais perdus dans un décor incroyable, ils doivent absolument trouver une issue avant qu’il ne soit trop tard. Ce monde inconnu ne leur pardonnera aucune erreur… 




En 2 mots...

   Un thème intéressant (la spéléologie) mais mal exploité dont le scénario est aussi lent que prévisible.

Les décors sauvent le film de l'asphyxie et de l'ennui. Les scènes de plongée apportent un peu de lumière à une histoire sans surprise desservie par une 3D plus inutile que relief.

   L'esprit de confinement est cependant bien respecté, la mise en scène nous procure de temps à autres une sensation d'étouffement qui se veut nécessaire pour rentrer dans l'ambiance du film.

   Sanctum est une vraie déception, à la hauteur des galeries souterraines dans lesquelles le réalisateur aurait bien aimé nous submerger.

Au final, la sortie de séance est la seule bouffée d'oxygène pour ce film qui frôle.... la noyade. 

 
James Cameron- Alister Grierson- Andrew Wight


Pour aller plus loin...


    Après une succession de courts métrages et le film Kokoda, le 39ème bataillon en 2006, qui met en scène l'histoire vraie d'une section de soldats perdue au beau milieu de la jungle de Nouvelle-Guinée dans les années 1942, Sanctum est le deuxième long-métrage du méconnu réalisateur australien Alister Grierson et son premier en 3D. 
 
Ignorant tout des techniques de ce format, il dut les apprendre avec le directeur de la photographie Jules O'Loughlin et le spécialiste en la matière, Chuck Comisky (Avatar, Aliens of Deep, Les Fantômes du Titanic....).

Au final, la 3D relief est décevante voir inutile, sauf pour une ou deux scènes du film, ne justifiant en rien le choix d'employer cette technologie.

    L'histoire de Sanctum est inspirée de faits réels, celle du spéléologue Andrew Wight qui dirigea une expédition dans les galeries souterraines de la plaine de Nullarbor en Australie.
Un orage inattendu perturba les opérations jusqu'à bloquer l'entrée des galeries.
Quinze personnes furent prises au piège mais grâce à la rapidité des sauveteurs, tous s'en sortirent vivants.


Andrew Wright


    Andrew Wright est un vieil ami de James Cameron ; producteur exécutif de Sactum ; avec qui il a partagé de nombreuses aventures. Les deux hommes sont passionnés de plongée et ont collaboré sur de nombreux projets tels que Les Fantômes du Titanic en 2003 ou encore pour Aliens of the Deep en 2005. 
 
C'est Andrew Wight qui évoqua l'histoire de Sanctum à James Cameron immédiatement séduit par le projet.

    Pour rédiger le scénario, ils ont trouvé judicieux de s'adresser à un expert de la plongée pour apporter un maximum de réalisme à l'histoire.

John Garvin fut retenu, tenant alors un rôle important sur Sanctum puisqu'au final il en est le scénariste mais aussi acteur (le rôle de Jim Sergeant) et coordinateur de plongée.

    Le scénario est malheureusement sans surprise, plat et, à l'inverse des galeries souterraines, sans profondeur. Seuls les détails techniques et les scènes de plongée sont à retenir. 
 
Les morts s'enchainent comme prévu, le survivant est déjà tout désigné. 
 
Un film catastrophe qui n'apporte rien de plus au genre à l'exception de la beauté de ses décors venus d'ailleurs, aussi fascinants qu'effrayants.

Pour l'anecdote, le décor de Sanctum fut conçu pour être réutilisable. Ainsi des roches recrées en béton (pour ne pas bouger sous les mouvements des acteurs) pour des scènes en surface trouvent une nouvelle utilisation pour des séquences submergées. 
 
    Le tournage extérieur eut lieu en Australie dans le Queensland à Gold Coast, dans des grottes d'Australie-Méridionale et dans les locaux du Village Roadshow Studios. 
 
    La prestation des acteurs est mitigée, le doublage n'aidant en rien. Un entrainement spécifique fut nécessaire à plusieurs d'entre eux afin de rentrer au mieux dans la peau de leur personnage.

    Richard Roxburgh (Frank McGuire) apprit la plongée dans un centre spécialisé. L'acteur confie que le plus dur fut la respiration avec le masque facial recycleur permettant de recyler le gaz carbonique en oxygène et donc d'augmenter la durée de vie des bouteilles de plongée.

Richard Roxburgh ne cache pas la peur qu'il a éprouvé pour le tournage de nombreuses scènes, même si sa sécurité était assurée par des plongeurs secouristes. 
 
Au final ses séquences de plongée sont convaincantes, pour le reste il faudra repasser.... .

    Le rôle principal , Josh McGuire, est tenu par un jeune australien Rhys Wakefield remarqué grâce à sa prestation dans The Black Balloon (Elissa Down – 2007). 
 
Pour les besoins du tournage il s'entraina à l'escalade et (lui aussi) à la plongée sous-marine. Malgré ses efforts, son interprétation manque de finesse et frôle souvent le sur-joué.
Un choix regrétable de la part de l'équipe du film.

    Ioan Gruffudd (Carl Hurley) a suivi le même entrainement en ajoutant le base jump pour la scène du “grand saut” au début du film où il s'élance dans le vide.
L'acteur a assuré lui même la cascade, sécurisée par des câbles de sécurité eux même assurés par une grue.
Un effort appréciable, mais insuffisant pour nous faire oublier la faiblesse de son personnage.

Scène du "Grand saut"

Pour l'anecdote, Ioan Gruffudd avait déjà collaboré avec James Cameron sur Titanic en 1998, où il interprétait le rôle de Harold Lowe, un officier de bord. 
 
    Le casting est un point regrettable de Sanctum, qui s'ajoute à de multiples déceptions au point de se demander si sa sortie au cinéma est justifié. Habitué à faire de ses films des “monstres” du box-office, James Cameron fait naitre chez le spectateur une sensation de frustration.

    Un thème intéressant, mal exploité notamment dans son écriture dont la comparaison avec les films THE DESCENT 1 et 2 laissera un goût des plus amère. 
 
    Une déception qui trouve sa source dans un manque de profondeur.... ironie pour un film sur la spéléologie... .




xXx 
 

dimanche 20 février 2011

Les Femmes du 6e étage

Les Femmes du 6ème étage



NOTE : 4/5

Sortie : 16 Février 2011
Genre : Comédie
De : Philippe Le Guay
Durée : 1h46 min 
 
Acteurs principaux :

Fabrice Luchini : Jean-Louis Joubert
Sandrine Kiberlain : Suzanne Joubert 
Natalia Verbeke : Maria
Carmen Maura : Concepcion
Berta Ojea : Dolores
Lola Dueñas : Carmen 
Lauriane Escaffre : La conférencière
Concha Galán : Pilar 
Muriel Solvay : Nicole de Grandcourt
Nuria Solé : Teresa



Synopsis

    Paris, années 60. Jean-Louis Joubert, agent de change rigoureux et père de famille « coincé », découvre qu’une joyeuse cohorte de bonnes espagnoles vit... au sixième étage de son immeuble bourgeois.
    
Maria, la jeune femme qui travaille sous son toit, lui fait découvrir un univers exubérant et folklorique à l’opposé des manières et de l’austérité de son milieu. 
 
     Touché par ces femmes pleines de vie, il se laisse aller et goûte avec émotion aux plaisirs simples pour la première fois. Mais peut-on vraiment changer de vie à 45 ans ? 

Fabrice Luchini - Copyright Hassani Lauriane Kamara Prodction


En 2 mots...

    C'est une comédie délicate, touchante et riche en humour que nous propose Philippe Le Guay.

   Brillamment interprété, le scénario est juste et accrocheur dès les premières minutes. Les clichés sont interdits et la bonne humeur obligatoire !

    Fabrice Luchini est brillant dans son rôle de « Monsieur » au grand cœur sensible. Sandrine Kiberlain est convaincante en « Madame » plus attentionnée envers sa manucure que son mari et ses enfants. 
 
    La « brochette » d'actrices espagnoles est exceptionnelle, véritable piment et rayon de soleil du film dont le charme de Natalia Verbeke (Maria) ne laissera personne indifférent.

    Á l'heure où le problème de l' immigration est toujours pointé du doigt, Les Femmes du 6ème étage apporte une touche de fraîcheur et de gaiétè en rendant hommage à sa façon à ces femmes qui furent exploitées dans l'indifférence générale. 
 
    Une situation qui est malheureusement toujours d'actualité bien que dissimulée.... .


Avec Fabrice Luchini
 
Pour aller plus loin...

   Les Femmes du 6ème étage marque la troisième collaboration de Philippe Le Guay et Fabrice Luchini, après Le Coût de la vie en 2003 et L'Année Juliette en 1995. 
 
L'acteur ne manque pas d'éloge envers le réalisateur, allant jusqu'à le comparer à un vigneron qui à chaque cru propose un meilleure vin ! L''alchimie entre les deux hommes se ressent, le film est alors à déguster... .

    Après Rien sur Robert (Pascal Bonitzer – 1999) et Beaumarchais l'insolent (Edouard Molinaro – 1996) Sandrine Kiberlain interprète pour la troisième fois le rôle de l'épouse de Fabrice Luchini. Le duo est convaincant et efficace, deux mondes opposés se confrontent. Rendez-vous avec deux acteurs talentueux !!

    Le scénario est justement écrit et sans fausse note. L'humour y est fin, à l'image de Fabrice Luchini, grand amoureux de la langue française, et la fin se veut réaliste.

Philippe Le Guay avoue s'être inspiré de son passé, notamment son enfance pour le rédiger : son père fut lui même agent de change comme Jean-Louis Joubert et sa famille avait également une bonne espagnole qui a beaucoup compté. 
 
Nous ressentons d'ailleurs toute l'implication personnelle du réalisateur dans la profondeur du scénario et ses anecdotes. 
 
    Jean-Louis Joubert aurait dû être un adolescent. Mais il est vite venu à l'évidence du réalisateur que les répliques ne collaient pas avec l'âge du personnage mettant alors en danger l'ampleur émotionnelle recherchée pour le film. Fabrice Luchini fut donc choisi pour interpréter un rôle... adulte.

    L'acteur s'est beaucoup impliqué dans le projet. Il est amusant de savoir que Fabrice Luchini ne parle pas un mot d'espagnol, la scène où Maria apprend à son patron les bases de la langue (comme « la jota ») prend alors tout son sens. 
 
En revanche, l'acteur est très bon danseur à la différence de son personnage qui essaie d'improviser une danse espagnole au 6ème étage lors de la petite fête organisée à l'occasion de l'annonce du mariage de l'une des « espagnoles ».

    Les bonnes du 6ème étage sont à l'image des petites fées qui travaille dans l'ombre et l'indifférence d'autrui, apportant un peu de bonheur dans de riches foyers moroses. 
 
Les actrices sont irrésistibles, chacune à leur façon, et apportent ce côté « caliente » au film dont les répliques savoureuses trouvent réponse avec Fabrice Luchini. Un vrai choc des cultures qui fait la richesse du scénario qui se veut abouti... .

Pour l'anecdote, Concha Galán (Pilar) et Berta Ojea (Dolores) ne parlaient pas un mot de français lors du tournage. C'est alors en s'appuyant sur la phonétique des mots que les deux actrices ont appris leur rôle. Effet garanti !!

    Natalia Verbeke, véritable atout charme du film, interprète avec talent son rôle de Maria jeune espagnole tout juste arrivée à Paris. La jeune femme est pétillante et touchante. Il est impossible de lui résister. 
 
    Les Femmes du 6ème étage est un film à petit budget sorti le même jour que des « monstres du cinéma » tel Largo Winch II. Pourtant, dès le premier jour, il rencontre un beau succès qui surprend encore et toujours l'acteur Fabrice Luchini
 
La richesse, l'humour délicat et la sincérité du scénario associés au talent et émotions des acteurs mais aussi à la profondeur de l'histoire, expliquent surement cet élan et engouement des spectateurs pour le film.

    Coup de cœur pour ce 6ème étage, que nous sommes désormais pas prêts d'oublier.... ni d'ignorer... .


Autographe de Fabrice Luchini




xXx 

mercredi 16 février 2011

Tron l'héritage

 Tron l'hérigate  (3D)



NOTE : 3/5

Sortie : 29 Février 2011
Genre : Science fiction – Aventure - Action
De : Joseph Kosinski
Durée : 2h06 min 
 
Acteurs principaux :

Jeff Bridges : Kevin Flynn / Clu 2.0 
Garrett Hedlund : Sam Flynn 
Olivia Wilde : Quorra
Bruce Boxleitner : Alan Bradley / Tron
Michael Sheen : Castor 
Beau Garrett : Siren Jem 
James Frain : Jarvis 
Serinda Swan : Siren
Anis Cheurfa : Rinzler 
Yaya DaCosta : Siren
Elizabeth Mathis : Siren



Synopsis

    Sam Flynn, 27 ans, est le fils expert en technologie de Kevin Flynn. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit son père depuis 25 ans. 
     Avec la fidèle confidente de Kevin, père et fils s'engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais... 


Affiche du film TRON (Steven Lisberger-1982)


En 2 mots...

    Suite fidèle du film culte Tron (1982) déjà produit par les studios Disney, proposée cette fois-ci en 3D, entrecoupée de 2D. Un choix intelligent du réalisateur qui permet au spectateur de se plonger en même temps que les personnages dans cet univers (La Grille) visuellement réussi. 
 
Des effets spéciaux saisissants, époustouflants rythmés par une bande originale electro, signée Daft PunK qui donne alors toute l'ampleur au film. Notons que le groupe Y fait une courte apparition... dès plus appréciable et justifiée.


Daft Punk - Tron L'héritage


    Les acteurs sont convaincants et réalisent eux mêmes leurs cascades. Pour la premier fois l'un d'entre eux, Jeff Bridges (Kevin Flynn - déjà présent dans Tron ) donne la réplique à son personnage alors plus jeune CLU, l'effet est garanti !

     Tron l'héritage suit avec justesse l'histoire originelle qui se veut intéressante et pleine de réflexions. Cependant la touche Disney se fait ressentir par le côté linéaire et peu approfondi du scénario donnant ainsi une vision manichéenne du thème développé : le bio-numérique, savant mélange entre la biologie génétique et l'informatique avec à la clé la résolution du mystère de la vie. 
 
     Le film séduira à coup sur les amateurs de jeux vidéos ainsi que le s plus réticents alors... embarqués dans la « partie ». 
 
Á voir sans hésitation.



Pour aller plus loin...


   Tron l'héritage est le premier long-métrage de Joseph Kosinski. Il s'agit de la suite de Tron (Steven Lisberger – 1982), film référence de la culture geek
 
    Le premier volet cherche à découvrir, comprendre et contrôler des frontières inconnues alors que dans Tron l'héritage les personnages appartiennent à une génération informatisée : technologies, téléphones et autres ordinateurs sont omni-présents dans notre quotidien et ne cessent d'évoluer.

Ainsi le regard des personnages vers ces technologies est différent, avec un état d'esprit de moins en moins craintif... à tord.

    L'acteur Jeff Bridges déjà présent dans Tron, reprend son rôle de Kevin Flynn / Clu et pour la première fois au cinéma, donne la réplique à son propre personnage mais... rajeuni. 

Jeff Bridges dans Tron - 1982

 
Âgé de 61 ans nous admirons alors la qualité du jeu de l'acteur qui parvient à bouger tel l'homme de trente ans que nous avons pu observer en 1982. Notons aussi la qualité des procédés exploités et du maquillage qui créent alors avec succès... l'illusion. 
 
Garrett Hedlund fut choisi entre des centaines de prétendants. Son personnage, Sam est la clé de ce film – suite- puisqu'il représente la nouvelle génération et porte donc un nouveau regard sur Tron tout en y amenant un côté émotionnel grâce à ses retrouvailles et sa relation avec son père, Kevin Flynn.
 
Nous vivons alors l'expérience de Tron à travers lui et découvrons avec ses yeux et son esprits « moderne », La Grille univers disons le... incroyablement futuriste.

L'acteur a suivi un entrainement intensif : sports de combats, acrobaties et pilotage de motos. Au final Garrett Hedlund réalise lui même ses cascades.

Pour l'anecdote, Ryan Gosling, Chris Pine et Michael Stahl-David furent pressentis pour interpréter le rôle de Sam Flynn.

    Olivia Wilde, qui joue le personnage de Quorra à elle aussi suivi un entrainement poussé, en arts martiaux dont la principale difficulté résidait en la taille de ses talons (10 centimètres). L'actrice qui s'est montrée douée a alors pu réaliser elle aussi ses propres cascades. Une vraie révélation ! 
 
    Michael Sheen est complètement déjanté dans son personnage de Castor, programme chargé de l'End of Line Club où les DJs ne sont autres que les Daft Punk qui ont signé la bande originale du film en apportant leur son electro à l'univers futuriste et fantastique de Tron
 
L'acteur avoue avoir puisé son excentricité en observant plusieurs acteurs charismatiques tels que Ziggy Stardust ou encore Mae West (actrices des années 1900).

Pour l'anecdote, le duo français Daft Punk a enregistré ses compostions à Londres aux Air Lyndhurst Studios avec la participation d'un orchestre symphonique composé d'une centaine de musiciens. La musique apporte alors toute l'ampleur au film, tout à fait en accord avec leur l'univers... effet garanti !

    Les actrices qui interprètent les déstabilisantes et envoutantes Sirènes blanches dont la principale figure est Beau Garrett ont nécessité de trois heures quotidiennes de maquillage et habillage. De plus, pour adopter leur démarche atypique, elles ont dû apprendre à marcher et bouger avec coordination. Leur présence est alors aussi rassurante qu'inquiétante.... .

    L'univers abouti de La Grille a pour élément principal la lumière. Elle trace les lignes de ce monde virtuel, jusqu'à s'inviter sur les tenues des personnages alors équipés de vêtements fluorescents pour faciliter le travail à effectuer en post-production. Un travail qui dura 68 semaines, le tournage 64 jours... .

Pour l'anecdote, un budget de 13 millions de dollars a été nécessaire rien que pour les costumes du film, dont le plus cher fut celui des pilotes de courses : 60 000 dollars l'unité.

    Le design de la ville et des véhicules a été confié ont été confié à de grands architectes et designers automobiles afin de donner au mieux ce côté futuriste que le réalisateur souhaitait. 
 
Ainsi Daniel Simon, ancien designer de chez Bugatti, est à l'origine des deux roues lumineux qui se mélangent et se combinent au pilote lui permettant alors d'effectuer des mouvements plus fluides et une amélioration de sa liberté de conduite. Il s'est appuyé sur les dessins de Syd Mead, déjà de la partie sur Tron, en 1982. 
 
Notons d'ailleurs l'asile de pub de Ducati, dont le nom est à plusieurs reprises lisible sur la moto de Sam.

Pour l'anecdote, l'équipe du film s'est amusée à décorer la chambre du jeune Sam avec des jouets du film Tron, mais aussi avec des objets cultes des années 80 comme un vieux Macintosh ou encore une affiche du film futuriste Trou noir (Gary Nelson – 1980) produit lui aussi par les studios Disney.

    Avant sa sortie, Tron l'héritage a bénéficié d'une campagne promotionnelle exceptionnelle : présent trois semaines au Comic-Con de San Diego, les véhicules furent exposés et la salle d'arcade de Flynn recrée permettant ainsi au public de se replonger dans de vieux jeux tel que l'incontournable Space Paranoid.

La campagne est allée jusqu'à exploiter la moto du film au concert des Black Eyed Peas où elle fut pilotée au dessus de la foule en délire par le rappeur Taboo. 

Taboo sur la moto de Tron - Concert Black Eyed Peas


Ou encore au parc d'attractions Walt Disney World Resort, un monorail faisant le tour de parc a été customisé au couleur du film laissant apparaître son logo et diffusant un faisceau lumineux aux deux extrémités du rebaptisé : Tronorail.


Tronorail - Walt Disney World Resort


Enfin le jeu vidéo du film est disponible sur la plupart des consoles, mais l'exploitation en est décevante. 
 
    Tron l'héritage est donc une suite fidèle de Tron, qui bénéficie ( de manière logique) de l'évolution des appareils électroniques et autres technologies dans notre société. L'histoire est intéressante mais peu exploitée. Beaucoup de réflexions résultent du film à condition de se donner la peine de sortir du chemin linéaire que nous propose le scénario manichéen, touche habituelle de Disney
 
   La musique, les effets spéciaux, les acteurs ou tout simplement La Grille, nous transportent dans un univers électrique et lumineux où il nous est rappelé que les dangers qu'entraine la folie de l'Homme à vouloir tout contrôler, jusqu'aux mystères de la vie, est loin d'être un jeu mais bel et bien... une réalité. 


 
xXx