vendredi 14 janvier 2011

Le Emotifs Anonymes


 Les Émotifs Anonymes



Note : 3/5

Sortie : 22 Décembre 2010
Genre : Comédie, Romantique
De : Jean-Pierre Améris
Durée : 1h20 min

Acteurs principaux :

Isabelle Carré : Angélique
Benoît Poelvoorde : Jean-René
Lise Lametrie : Suzanne
Lorella Cravotta : Magda
Jacques Boudet : Rémi
Swann Arlaud : Antoine
Pierre Niney : Ludo
Stephan Wojtowicz : Le psychologue
Céline Duhamel : Mimi
Grégoire Ludig : Julien




Synopsis

    Jean-René, patron d’une fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs.
   C’est leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux l’un de l’autre sans oser se l’avouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner.
Mais ils surmonteront leur manque de confiance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments.


En 2 mots...

    Une comédie romantique douce, sucrée, fondante et parfois amère mais surtout délicieuse, à déguster avec autant de plaisir que la passion de nos deux émotifs anonymes : le chocolat.
    Un duo d'acteurs brillants dont l'alchimie est incontestable, interprètent un couple idéal, amoureux mais surtout timide. Leurs sentiments sont aussi agréables que douloureux, mais l'amour est finalement plus fort que tout, même de leur plus grande peur.

    Une comédie aussi burlesque que touchante, dont la photographie et la mise en scène donne un côté acidulé et gourmand au film permettant au spectateur de souffrir et rire avec les personnages mais avant tout de savourer cette nouvelle gourmandise que nous propose Jean-Pierre Améris.

Á voir sans modération.


Pour aller plus loin...

    Nouveau long-métrage de Jean-Pierre Améris, qui une fois de plus s'appuie sur un thème qui lui est cher, la peur : La peur de la sexualité dans Mauvaises fréquentations (1999), la peur de la mort dans C'est la vie (2001), la peur de ses passions dans Les Aveux de l'innocent (1996) et la peur de l'engagement dans Le bateau de mariage (1994).
    Cette expérience explique peut être la précisions et l'exactitude des détails avec lesquelles il traite le sujet dans Les Émotifs anonymes. Bande originale, mise en scène, code couleur... rien n'est laissé au hasard.

    Le vert et le rouge, couleurs chaudes, nous brouillent dans notre perception temporelle. La mise en scène, comme les costumes et les décors nous envoient dans une autre époque, ou encore mieux, créent un monde irréel. Un monde que les personnes émotives, anxieuses, se créent et s'y perdent.

    Un scénario brillant interprété par des acteurs au sommet de leur talent : Benoit Poelvoorde et Isabelle Carré, réunis pour la deuxième fois au cinéma (Entre ses mains de Anne Fontaine en 2005).
L'alchimie parfaite entre les deux acteurs sublime la qualité apportée aux moindres détails.
Isabelle Carré, venue d'un autre monde et Benoît Poelvoorde de nature explosive, sont criants de vérités dans l'interprétation de leurs souffrances, leurs épreuves, leurs échecs et réussites mais surtout dans leurs sentiments.
    Une comédie burlesque où le stress laisse place à l'humour et à la maladresse alors touchante. Deux personnages au fort potentiel qui apprennent à se découvrir dans la souffrance dissimulée, tout en faisant naître chez l'autre une confiance jusqu'ici enfouie.
Leur relation commence et tourne autour de leur passion commune : le chocolat, une gourmandise à l'image du film : délicieux, gourmand, amère, sucré, fondant... aphrodisiaque. Un met qui n'a pas été choisi au hasard puisque les anxieux l'adorent pour son coté rassurant, dont le goût et l'odeur rappelle l'enfance.

    Pour l'anecdote, Benoît Poelvoorde avoue avoir souffert au cours du tournage car il déteste le chocolat !!
Autre souffrance pour l'acteur, la scène où il chante devant Angélique.
Pour lui chanter signifie se mettre à nu et préférait alors ne pas réitérer cette expérience qu'il a bien connu pour son rôle dans le film Podium (Yann Moix – 2004). C'est l'obstination du réalisateur qui le poussa à accepter. Scène touchante au rendez-vous... .

    La musique a une place importe dans le film. Les scènes chantées sont synonymes de libération, de progrès face à l'anxiété et la timidité. Nous pouvons alors entendre « Big Jet Plane » de Angus et Julia Stone.

    Le film a en partie été tourné en Belgique, beau clin d'œil au pays du chocolat dont Benoît Poelvoorde est originaire.

    Une histoire inspirée des expériences à l'hôpital de Jean-Pierre Améris qui rencontra de nombreuses personnes souffrants de cette peur des autres, ces émotifs anonymes paralysés dans leur vie jusque dans leur intimité. Un mal trop souvent ignoré dont le réalisateur avoue avoir lui même souffert.

    Une gourmandise légère en guise de thérapie, à déguster sans hésitation.


xXx

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