mercredi 19 janvier 2011

127 heures

 127 heures



Note : 5/5

Sortie : 23 Février 2011 – (avant première : 18 Janvier 2011)
Genre : Biopic – Drame - Aventure
De : Danny Boyle 
Durée : 1h34 min

Acteurs principaux :

James Franco : Aron Ralston
Kate Mara : Kristi
Amber Tamblyn : Megan
Clémence Poésy : Rana – Petite amie de Aron
Treat Williams : Monsieur Ralston – Père de Aron
Kate Burton : Madame Ralston – Mère de Aron
Lizzy Caplan : Sonja



Synopsis
    Parti pour une randonnée en solitaire dans les gorges de l’Utah, Aron Ralston, jeune alpiniste expérimenté, se retrouve bloqué au fond d’un canyon isolé lorsqu’un rocher s’éboule, lui emprisonnant le bras. Pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, il est en proie à des hallucinations avec pour seule compagnie le souvenir des siens.
    Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence…


En 2 mots...

    Histoire vraie mis en scène par le talentueux Dany Boyle.
Hypnotique, rythmé, saisissant, glaçant mais avant tout touchant. 127 heures est une leçon de courage dont certaines scènes sont à déconseillées aux âmes sensibles.

    James Franco excelle dans son rôle qui fait figure d'un monologue quasi-permanent et réussit à nous faire vivre (pour ne pas dire subir) avec lui son calvaire de 127 heures d'emprisonnement, de torture physique et morale.

    Un montage intelligent sur une bande originale parfois paradoxale, appuyé par une mise en scène et une photographie irréprochable le tout au service d'un homme face à lui même, avec et contre la nature où ses hallucinations deviennent des personnages à part entière. Effet garanti.

    La version originale (VO) est à favoriser si vous voulez être transporté au plus profond de ce canyon où le dénouement est inévitable et la leçon acquise.

 Aron Ralston


Pour aller plus loin...

    Après l'immense succès de Slumdog Millionnaire en 2009 (largement récompensé lors de la cérémonie des Oscars, par huit statuettes), Dany Boyle nous propose une histoire fondée sur le livre d'Aron Ralston : « Plus fort qu'un roc ». Publié en 2006, il nous y raconte son accident et son calvaire de 127 heures, dans les profondeurs d'un canyon près de Moab dans l'État de l'Utah, trois ans auparavant.
    Dès qu'il eut connaissance de cette histoire, le réalisateur s'est empressé de rentrer en contact avec le jeune homme afin de lui proposer d'adapter son périple au cinéma.
Il est d'ailleurs appréciable de voir à la fin du film le vrai visage de cet homme dont le courage n'est plus à prouver, tout comme son inconscience qui est à l'origine de ce drame.

    127 heures est à lui seul un défi puisqu'il s'appuie sur un seul homme, au milieu du désert et dans les profondeurs d'un canyon. Á la différence de Slumdog Millionnaire où la force du scénario résidait dans la foule de Mumbai, dans les mots et les échanges.
Le long-métrage est alors un film-concept où le héros est immobilisé, ayant pour difficile mission de capter l'attention des spectateurs pendant 127 heures (1h34 min exactement).
Le mouvement, le rythme, l'action sont apportés par le montage, la musique et l'utilisation intelligente des hallucinations de Aron comme son auto-dérision.
    Le montage est saccadé, rapide et original. Il combine des éléments souvent paradoxaux et le plus souvent hypnotiques, accompagné d'un bande-originale excentrique (Sigur Rós...), parfois à l'opposé des images et des évènements. Le rythme ne relâche pas à l'inverse du personnage qui s'affaiblit avec le temps.
Quand sa force le quitte, les hallucinations le gagnent et le font rêver d'un retour à la vie en société où le moindre détail est apprécié, rêvé, fantasmé : boire une bière, un célèbre soda, manger, la neige sur la peau... .
De plus le souvenir de ses proches le hante, au point d'en réciter les dialogues et d'en tirer des conclusions.. surprenantes. Les hallucinations tiennent un véritable second rôle. Il nous est alors souvent difficile de faire la différence entre le vrai et le faux.

Pour l'anecdote, Aron eut une prémonition qui s'est par la suite réalisée. Plus de détails dans le film !!

    Exceptionnelle scène où Aron ; par soucis d'expliquer ce qui lui arrive ; se film en permanence pour faire des résumés de la situation, au point de faire un remake d'un célèbre talk- show américain diffusé le matin à 7 heure. La séquence en dit long sur l'état mental du personnage et ses pensées.
Prestation exceptionnelle de James Franco dont les bruitages et la sincérité de son jeu accentuent l'horreur. La VO est obligatoire pour exploiter au maximum le film.
Touche frenchy en la présence de Clémence Poésy, véritable touche douceur du film.

    Beaucoup de précisions dans la réalisation, une photographie exceptionnelle, aucun détail n'est bâclé et les plans sont aussi esthétiques, qu'osés et originaux. Nous sommes obligés de plonger dans ce canyon et de partager l'horreur que subit Aron.
Troublante opposition entre la beauté du paysage et le fait que çà soit en partie lui qui retient et tue à feu doux le héros.

   Pour l'anecdote, Dany Boyle est allé tourné dans le même canyon qui a retenu Aron Ralston, près de Moab dans l'Utah. C'est la contrainte de temps et d'argent qui l'obligea à faire scanner son relief afin de pouvoir le reproduire en studio. La contrainte de la mise en place des caméras est inévitable mais parfaitement gérée, nous oublions notre intrusion dans la solitude et l'horreur de la situation.

127 heures a été présenté aux festivals de Londres, Toronto et Telluride aux États-Unis.

    Un film coup de poing qui ne laissera personne insensible, certaines scènes sont mêmes déconseillées aux âmes sensibles.
Une leçon de vie et de courage dont l'inconscience d'un homme est à l'origine. Un épilogue poignant et touchant nous apprend que de cette épreuve, Aron Ralston en a tiré une nouveau chemin de vie tout en continuant sa passion avec cette fois-ci... beaucoup de prudence.

 Clémence Poésy

 Copyright Hassani Lauriane (Kamara Production) 




xXx 

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