mardi 25 janvier 2011

Au-delà

 Au-delà 



Note : 4/5

Sortie : 19 Janvier 2011
Genre : Drame – Thriller - Fantastique
De : Clint Eastwood
Durée : 2h08 min

Acteurs principaux :

Matt Damon : George Lonegan
Cécile de France : Marie Lelay
George McLaren : Marcus
Frankie McLaren : Jason
Thierry Neuvic : Didier
Jay Mohr : Billy Lonegan
Bryce Dallas Howard : Melanie
Lisa Griffiths : Vendeuse Thaïlandaise
Jessica Griffiths : Fillette Thaïlandaise



Synopsis

    Au-delà est l'histoire de trois personnages hantés par la mort et les interrogations qu'elle soulève. George est un Américain d'origine modeste, affecté d'un "don" de voyance qui pèse sur lui comme une malédiction. Marie, journaliste française, est confrontée à une expérience de mort imminente, et en a été durablement bouleversée. Et quand Marcus, un jeune garçon de Londres, perd l'être qui lui était le plus cher et le plus indispensable, il se met désespérément en quête de réponses à ses interrogations. George, Marie et Marcus sont guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de l'Au-delà. 


En 2 mots

    Un sujet délicat traité avec beaucoup de sobriétés, de respects et de subtilités par le talentueux Clin Eastwood.
    Un film qui pousse à la réflexion sans imposer une point de vue précis au spectateur.
Un scénario profond et réfléchi, interprété par de acteurs internationaux de talents, sur un rythme lent mais justifié créant toute l'ampleur du long-métrage. L'ennuie est impossible.

    Trois histoires, trois personnages, une même quête. Au-delà est un film beau et émouvant qui ne tombe jamais dans la niaiserie et à travers lequel nous sentons l'âge et l'expérience du réalisateur, véritable atout dans cette recherche de l'inconnu.

Á voir sans hésitation. 


Pour aller plus loin...

    Nouveau film de Clint Eastwood produit par Steven Spielberg, qui traite cette fois-ci du thème délicat et difficile de la mort mais plus précisément de l'Au-delà.

    Un casting de choix pour imager trois histoires et pays différents.
Les États-Unis avec San Franscico sont alors représentés par Matt Damon qui avait déjà travaillé pour Clint Eastwood sur Invictus en 2010. L'âge lui apporte un côté plus sage et posé, tout à fait adéquate pour l'occasion. L'acteur est accompagné de Jay Mohr qui joue le rôle de Billy, son frère désireux de profiter de son don pour gagner de l'argent.
Un clin d'œil amusant à son rôle du Professeur Rick Payne dans la série Ghost Whisperer.
Cécile de France, comme son nom l'indique est l'image de notre pays. La jeune femme a séduit Clint Eastwood en lui envoyant une démo. Nous trouvons beaucoup de douceur, de justesse et d'émotions dans son jeu.
L'homme affirme aujourd'hui que c'est l'une des plus talentueuses actrices avec qui il a eu l'occasion de travailler. Quand à l'actrice, elle ne cache pas sa peur face à ce « monstre du cinéma » tout comme son coté paternel vis à vis de l'équipe du tournage, n'hésitant pas à les protéger, conseiller avec plein de gentillesse et de délicatesse.

Pour l'anecdote, Au-delà n'est pas le premier film américain sur lequel Cécile de France a travaillé puisqu'elle faisait partie du casting de Le Tour du monde en 80 Jours (Frank Coraci – 2004) où elle donnait la réplique à Jackie Chan.

    Coup de cœur et découverte du film : Les jumeaux McLaren (Marcus et Jason) qui tiennent un rôle clé dansle film.
Le choix de Clint Eastwood est dû à leur talent mais surtout au fait qu'ils sont issus d'un quartier populaire,comme leurs personnages... Un atout qui renforce le naturel et le réalisme du film cher au réalisateur. Débutants dans le métier (repérés dans la danse des rues et à l'école en cours de théâtre) les deux jeunes acteurs expriment des sentiments encore frais, non conditionnés ou aiguisés par l'expérience.

Pour l'anecdote, les jumeaux n'ont pas hésité à inter-changer leur rôle, preuve de l'importance qu'ils ont l'un pour l'autre, à l'image de deux moitiés inséparables.

    Trois personnages donc, trois histoires et autant de lieux que le réalisateur a voulu symboliques et différenciés jusqu'au moindre détail.
Ainsi le tournage eut lieu à Londres, Chamonix, San Franciso, Maui et pour la première fois pour Clint Eastwood (après Martin Scorsese, Christopher Nolan et Woody Allen) à Paris.

    Chaque décors et costumes furent conçus pour permettre aux spectateurs de situer immédiatement l'action.
San Francisco, ville qui a vu grandir le réalisateur est alors perçue et ressentie comme une « middle class » avec ses usines et ses vieux quartiers. Londres est symbolisée par la misère dont souffre la banlieue ouvrière. Et Paris comme le lieu contemporain, moderne, ainsi l'action se passe en majorité dans les locaux de France Télévision, les plus grands restaurants et hôtels de la capitale.

    En ce qui concerne la scène du Tsunami, qui ouvre le film, celle-ci fut tournée sur une île hawaiienne nommée Maui dans la ville de Lahaina.
L'action se passe en milieu naturelle, Clint Eastwood n'a pas hésité à se jeter à l'eau pour obtenir les plans désirés, au plus près de la réalité. Un mélange d'effets spéciaux et de réel, la scène est saisissante et nous met d'entrée dans l'ambiance du film.

Pour l'anecdote, Cécile de France a réalisé elle même ses propres cascades voulant coller au plus près au mot d'ordre du réalisateur : la réalité.

    La bande originale est elle aussi signée Clint Eastwood qui s'est fait aidé et conseillé par Ashey Irwin chef d'orchestre australien. La musique est à l'image de l'homme mais surtout des scènes à l'écran. Un vrai plus pour le film.

    Terminons sur le fait que Au-delà n'est pas un film qui dénonce et critique le métier, ou plutôt le don de voyance mais les charlatants qui utilisent ce prétexte pour se faire de l'argent sur la détresse des gens.
Ainsi nous constatons la longue séquence où Marcus qui souhaite entrer en contact avec Jason, enchaine les  « pseudo médiums » trouvés sur internet sans jamais aboutir sur une personne honnête.
Clint Eastwood dénonce aussi ceux qui exploitent ce don qu'a réellement (plus ou moins) une personne proche, afin de s'enrichir, à l'image de Billy sur le compte de son frère Georges.
    Il laisse libre le spectateur de se forger sa propre opinion tout en apportant matière à réfléchir sur la véracité de ce qu'est l'Au-delà.

    Un film sincère, sobre, respectueux, profond et juste où la caricature et l'invention n'ont pas lieu.

    Á la sortie du film, la discussion s'impose... .

xXx
 
 

samedi 22 janvier 2011

The Green Hornet

 The Green Hornet



Note : 3/5

Sortie : 12 Janvier 2011
Genre : Action - Comédie
De : Michel Gondry
Durée : 1h57 min

Acteurs principaux :

Seth Rogen : Brit Reid – Le Frelon Vert
Jay Chou : Kato – Partenaire du Frelon Vert
Cameron Diaz : Lenore Case
Christoph Waltz : Chudnofsky
Edward James Olmos : Michael Axford
Tom Wilkinson : James Reid
Edward Furlong : Tupper
James Franco : Cristal Clair – Patron de discothèque




Synopsis

    Le directeur du journal Daily Sentinel se transforme la nuit en super-héros connu sous le nom de Frelon Vert. Il est secondé par Kato, l'expert en arts martiaux.


En 2 mots...

    Comédie d'action esthétique et dynamique aux scènes d'actions originales dont les ralentis donnent des allures du film Matrix.
    Un scénario long à démarrer mais qui finit par accélérer et ne plus perdre le rythme. Humour, combats, effets spéciaux maitrisés et acteurs talentueux sont au service d'un film qui n'a rien à envier à la plupart des Comics.

    L'exploitation de la 3D est toujours aussi décevante, seules quelques scènes justifient notre port de lunettes.

    Déjanté et appliqué, The Green Hornet assure un moment agréable mais ne révolutionnera pas les films du genre. 


  Van Williams et Bruce Lee
 
Pour aller plus loin...

    The Green Hornet est l'adaptation de la série télévisée, culte, créée par William Dozier dans les années 60, ayant notamment révélée un certain... Bruce Lee (Kato).
La série du même nom fut elle même inspirée d'une émission radio amércaine, des années 40, diffusée entre 1966 et 1967.

Pour l'anecdote, nous retrouvons la musique du générique composée par Al Hirt, dans le film de Quentin Tarantino, Kill Bill : Volume 1 (2003).

    Le scénario du film fut qualifié de « maudit » puisqu'il fut confié à de nombreux réalisateurs comme Kevin Smith (Top Cops..), ou encore Stephen Chow (Dragonball Evolution, Shaolin Basket...) avant que ces derniers ne se rétractent.
C'est finalement au réalisateur français Michel Gondry, qu'on confia le projet. L'homme avoue avoir accepté cette tache afin de prouver qu'il peut exceller dans des domaines qui lui sont inconnus : être là où on ne l'attend pas.
Et plus personnellement, pour dédier le film à son fils qu'il a laissé en France il y a dix ans pour s'installer à Los Angeles.
    Le réalisateur nous propose alors sa version de The Green Hornet en ayant le principal souhait de donner autant d'importance aux jeux des acteurs qu'aux effets spéciaux. Effet réussi !!

    Précisons que dans l'équipe du film, de nombreuses personnes ont déjà participé à un film de super-héros.
Les compositeurs James Newton Howard et Hans Zimmer, à l'origine de la bande originale de Batman Begins (Christopher Nolan – 2005) et The Dark Knight (2008). Ou encore Tom Wilkinson qui interprète Falcone dans Batman Begins, John Schwartzman qui travaillera sur la photographie du prochain Spider-Man et James Franco qui tient le rôle de Harry Osborn dans les deux premiers volets de l'homme araignée.

    Le casting est un point fort du film.
Fan de Comic Books, Seth Rogen est acteur mais aussi co-scénariste sur The Green Hornet, aidé par un entrainement intensif, il dut perdre une vingtaine de kilos avant le tournage.
L'acteur est un grand habitué des comédies signée Judd Apatow : Funny People (2009), 40 ans toujours puceau (2005) et SuperGrave de Greg Mottola en 2007.Son interprétation du Frelon vert est juste, personnalisée et ses répliques avec Cameron Diaz, touche féminine du film, irrésistibles.

    Jay Chou (Initial D, Shaolin Basket, La Cité interdite...), véritable star sur le continent asiatique, tient son premier rôle dans un film américain et nous propose toute l'ampleur de son talent que çà soit en arts martiaux, en tant qu'acteur de comédie et cascadeur.
Il fait honneur à l'indétrônable Bruce Lee, interprète original de Kato dont le point fort est d'être plus important que le héros lui même. Chose rare dans les films du genre. On dit alors que le side-kick est plus connu que le héros qui l'accompagne.

Pour l'anecdote, le casting de Jay Chou fut effectué par webcam ce qui suffit pour convaincre le réalisateur de son talent.

    Le rôle du méchant : Chudnofsky est tenu par Christoph Waltz dont la prestation dans Inglourious Basterds n'est pas passée inaperçue aux yeux de Michel Gondry. Sa présence sur le tournage impressionna tous ses partenaires ainsi que son talent à tenir un rôle qui est vraisemblablement le plus complexe du film puisqu'il doit à la fois terrifier tout en étant drôle.


Pour l'anecdote, au départ c'est Nicolas Cage qui fut pressenti pour interpréter Chudnofsky. Mais les caprices de l'acteur, comme vouloir à tous prix donner un accent jamaïcain à son personnage, lui fit perdre sa place en faveur de Christoph Waltz dont la prestation dans le film de Quentin Tarantino rassura le choix du réalisateur.

    Un film esthétique aux scènes de combats intemporelles, qui nous embarque dans une aventure aussi drôle qu'explosive où la relation entre les deux super-héros est exploitée en profondeur au point d'en déceler les subtilités. Ils sont aussi opposés, que similaires et avant tout attachants et complémentaires.

    La déception ? L'exploitation de la 3D encore trop timide voir presque absente dont l'emploi se justifie uniquement lors des scènes de combats.

    The Green Hornet est une comédie d'action moderne et plaisant qui tient le rythme pendant presque deux heures même si le début est hésitant. Des explosions, des effets spéciaux, de la baston sur de la bonne musique et des acteurs talentueux.... une fois piqué, le spectateur passera un bon moment.


xXx
 

mercredi 19 janvier 2011

127 heures

 127 heures



Note : 5/5

Sortie : 23 Février 2011 – (avant première : 18 Janvier 2011)
Genre : Biopic – Drame - Aventure
De : Danny Boyle 
Durée : 1h34 min

Acteurs principaux :

James Franco : Aron Ralston
Kate Mara : Kristi
Amber Tamblyn : Megan
Clémence Poésy : Rana – Petite amie de Aron
Treat Williams : Monsieur Ralston – Père de Aron
Kate Burton : Madame Ralston – Mère de Aron
Lizzy Caplan : Sonja



Synopsis
    Parti pour une randonnée en solitaire dans les gorges de l’Utah, Aron Ralston, jeune alpiniste expérimenté, se retrouve bloqué au fond d’un canyon isolé lorsqu’un rocher s’éboule, lui emprisonnant le bras. Pris au piège, menacé de déshydratation et d’hypothermie, il est en proie à des hallucinations avec pour seule compagnie le souvenir des siens.
    Cinq jours plus tard, comprenant que les secours n’arriveront pas, il va devoir prendre la plus grave décision de son existence…


En 2 mots...

    Histoire vraie mis en scène par le talentueux Dany Boyle.
Hypnotique, rythmé, saisissant, glaçant mais avant tout touchant. 127 heures est une leçon de courage dont certaines scènes sont à déconseillées aux âmes sensibles.

    James Franco excelle dans son rôle qui fait figure d'un monologue quasi-permanent et réussit à nous faire vivre (pour ne pas dire subir) avec lui son calvaire de 127 heures d'emprisonnement, de torture physique et morale.

    Un montage intelligent sur une bande originale parfois paradoxale, appuyé par une mise en scène et une photographie irréprochable le tout au service d'un homme face à lui même, avec et contre la nature où ses hallucinations deviennent des personnages à part entière. Effet garanti.

    La version originale (VO) est à favoriser si vous voulez être transporté au plus profond de ce canyon où le dénouement est inévitable et la leçon acquise.

 Aron Ralston


Pour aller plus loin...

    Après l'immense succès de Slumdog Millionnaire en 2009 (largement récompensé lors de la cérémonie des Oscars, par huit statuettes), Dany Boyle nous propose une histoire fondée sur le livre d'Aron Ralston : « Plus fort qu'un roc ». Publié en 2006, il nous y raconte son accident et son calvaire de 127 heures, dans les profondeurs d'un canyon près de Moab dans l'État de l'Utah, trois ans auparavant.
    Dès qu'il eut connaissance de cette histoire, le réalisateur s'est empressé de rentrer en contact avec le jeune homme afin de lui proposer d'adapter son périple au cinéma.
Il est d'ailleurs appréciable de voir à la fin du film le vrai visage de cet homme dont le courage n'est plus à prouver, tout comme son inconscience qui est à l'origine de ce drame.

    127 heures est à lui seul un défi puisqu'il s'appuie sur un seul homme, au milieu du désert et dans les profondeurs d'un canyon. Á la différence de Slumdog Millionnaire où la force du scénario résidait dans la foule de Mumbai, dans les mots et les échanges.
Le long-métrage est alors un film-concept où le héros est immobilisé, ayant pour difficile mission de capter l'attention des spectateurs pendant 127 heures (1h34 min exactement).
Le mouvement, le rythme, l'action sont apportés par le montage, la musique et l'utilisation intelligente des hallucinations de Aron comme son auto-dérision.
    Le montage est saccadé, rapide et original. Il combine des éléments souvent paradoxaux et le plus souvent hypnotiques, accompagné d'un bande-originale excentrique (Sigur Rós...), parfois à l'opposé des images et des évènements. Le rythme ne relâche pas à l'inverse du personnage qui s'affaiblit avec le temps.
Quand sa force le quitte, les hallucinations le gagnent et le font rêver d'un retour à la vie en société où le moindre détail est apprécié, rêvé, fantasmé : boire une bière, un célèbre soda, manger, la neige sur la peau... .
De plus le souvenir de ses proches le hante, au point d'en réciter les dialogues et d'en tirer des conclusions.. surprenantes. Les hallucinations tiennent un véritable second rôle. Il nous est alors souvent difficile de faire la différence entre le vrai et le faux.

Pour l'anecdote, Aron eut une prémonition qui s'est par la suite réalisée. Plus de détails dans le film !!

    Exceptionnelle scène où Aron ; par soucis d'expliquer ce qui lui arrive ; se film en permanence pour faire des résumés de la situation, au point de faire un remake d'un célèbre talk- show américain diffusé le matin à 7 heure. La séquence en dit long sur l'état mental du personnage et ses pensées.
Prestation exceptionnelle de James Franco dont les bruitages et la sincérité de son jeu accentuent l'horreur. La VO est obligatoire pour exploiter au maximum le film.
Touche frenchy en la présence de Clémence Poésy, véritable touche douceur du film.

    Beaucoup de précisions dans la réalisation, une photographie exceptionnelle, aucun détail n'est bâclé et les plans sont aussi esthétiques, qu'osés et originaux. Nous sommes obligés de plonger dans ce canyon et de partager l'horreur que subit Aron.
Troublante opposition entre la beauté du paysage et le fait que çà soit en partie lui qui retient et tue à feu doux le héros.

   Pour l'anecdote, Dany Boyle est allé tourné dans le même canyon qui a retenu Aron Ralston, près de Moab dans l'Utah. C'est la contrainte de temps et d'argent qui l'obligea à faire scanner son relief afin de pouvoir le reproduire en studio. La contrainte de la mise en place des caméras est inévitable mais parfaitement gérée, nous oublions notre intrusion dans la solitude et l'horreur de la situation.

127 heures a été présenté aux festivals de Londres, Toronto et Telluride aux États-Unis.

    Un film coup de poing qui ne laissera personne insensible, certaines scènes sont mêmes déconseillées aux âmes sensibles.
Une leçon de vie et de courage dont l'inconscience d'un homme est à l'origine. Un épilogue poignant et touchant nous apprend que de cette épreuve, Aron Ralston en a tiré une nouveau chemin de vie tout en continuant sa passion avec cette fois-ci... beaucoup de prudence.

 Clémence Poésy

 Copyright Hassani Lauriane (Kamara Production) 




xXx 

mardi 18 janvier 2011

Le Dernier des Templiers


Le Dernier des Templiers


Note : 2/5

Sortie : 12 Janvier 2011
Genre : Aventure - Fantastique
De : Dominic Sena
Durée : 1h35 min

Acteurs principaux :

Nicolas Cage : Behmen
Ron Perlman : Felson
Claire Foy : La jeune fille
Stephen Campbell Moore : Debelzaq
Robert Sheehan : Kay
Christopher Lee : Le cardinal D'Ambroise




Synopsis

    Après des années de croisade en Terre sainte, le templier Behmen et son fidèle compagnon, Felson, reviennent en Europe, désabusés. Alors qu'ils aspirent à une vie paisible, ils découvrent leur pays ravagé par la peste noire et se retrouvent appréhendés par les hommes du Cardinal.
   Accusés d'avoir déserté, ils risquent la prison. Ils n'ont pas d'autre choix que d'accepter une étrange mission. Ils doivent escorter une mystérieuse jeune femme, désignée comme une sorcière responsable de l'épidémie, jusqu'à un lointain monastère où elle sera jugée et où sera pratiqué un ancestral rituel purificateur...
   À travers des terres hostiles et dévastées par la maladie, dans des contrées sauvages, Behmen, Felson et quelques autres, se lancent dans le plus dangereux et le plus fascinant de tous les périples. Alors qu'aux yeux de Behmen, la jeune femme apparaît de plus en plus comme un bouc émissaire, d'étranges phénomènes se produisent. Tous ne vont pas tarder à découvrir les effroyables forces qui les attendent...


En 2 mots...

    Fresque historique mais avant tout fantastique, accompagnée d'un discours contemporain et d'effets spéciaux... décevants.

    Au départ une idée originale : mélanger la peste, les Croisades et la sorcellerie.
Au final : un scénario absurde et sans logique avec des incohérences à foison. Nous avons l'impression que le scénariste a mis sur papier tout ce qui lui venait à l'esprit : « Ah tiens si je mettais çà ! Puis çà.. et çà tient.. ». Résultat, nous ne comprenons plus l'intérêt du film.

    Des décors éblouissants et des acteurs talentueux sauvent le long-métrage qui s'adresse principalement à un publique américain tant le manque de subtilité, de délicatesse et de profondeur manque à un film du genre.

    Loin de Kingdom of Heaven (Ridley Scott – 2005), Le dernier des Templiers est une réelle déception.
La bande-annonce promettait... mais seuls les paysages et le jeu des acteurs justifient notre déplacement jusque dans les salles obscures.... .


Pour aller plus loin...

   Le Dernier des Templiers signe la deuxième collaboration de Dominic Sena et Nicolas Cage après 60 secondes chrono en 2000.
   
    Sur un fond historique, le réalisateur nous propose un film d'action fantastique inattendu.. mais avant tout décevant. Mélanger une ambiance contemporaine avec des faits historiques telles que les Croisades, les sorcières et la peste aurait pu être une bonne idée mais le scénario s'emmêle et perd toute sa logique.
    Il faut savoir que ce dernier est le travail du scénariste Bragi Schut Jr et qu'il remporta le célèbre et prestigieux concours d'écriture Nicholl Fellowship dont l'organisatrice n'est autre que l’Academy of Motion Pictures Arts and Sciences. C'est d'ailleurs à cette occasion que les producteurs Alex Gartner et Charles Roven décidèrent de faire de cette histoire un film... .

    Bragi Schut Jr explique la genèse de Le Dernier des Templiers par son désir de mélanger la période la plus dur de l'humanité (selon son père historien) avec des faits marquants de l'époque : La peste, les sorcières et bien entendu les Croisades.
L'idée est alléchante mais le scénario... une catastrophe. Brut, maladroit, aléatoire... il est difficile d'accrocher à cette trame fantastique.

    En revanche, les acteurs excellent. Nicolas Cage qui interprète Behmen, personnage torturé et perdu, apporte l'énergie et la dose d'humanité nécessaire à ce croisé qui ne compte plus les vies qu'il a volé. Une interprétation attachante, touchante et modeste.

Pour l'anecdote, Nicolas Cage confit sa joie de jouer le rôle d'un chevalier, puisque c'est un rêve qu'il avait à cœur depuis son enfance.

    Ron Perlman, plus connu sous le personnage de Hellboy, apporte son charisme au film mais aussi sa douceur. Il s'oppose à son partenaire Behmen, comme il le complète. Le duo fonctionne bien.
Présence inévitable de Christopher Lee ; qui tient ici le rôle du cardinal D'Ambroise ; dans un film du genre, roi des films d'épouvante. Son apparition est courte mais appréciable.

Christopher Lee

    Enfin, une jolie découverte en la personne de Claire Foy, qui interprète la sorcière damnée et marque ses débuts au cinéma. Elle propose un jeu juste et sincère. Nous prenons plaisir à nous perdre dans ses yeux bleus sans pour autant savoir si nous pouvons lui faire confiance. La jeune actrice a bénéficié du soutient de toute l'équipe et voulut alors se surpasser pour ne pas décevoir.

    Tous les acteurs ont bénéficié d'un entrainement personnel notamment dans leur façon de se battre à l'épée devenant ainsi le reflet de leur personnalité.

Pour l'anecdote, Nicolas Cage, débutant en équitation,se découvrit une passion pour les chevaux grâce à ce tournage.
De plus les loups de la scène d'attaque en foret furent dressés par Zoltan Horkai, qu'on ne présente plus dans le milieu du dressage animalier au cinéma. Il a réussi à doter chaque animal d'une façon de jeu différente. Effet garanti !!

    Second point fort du film : les décors. Entre les terres reculées et les forêts vierges que les humains n'ont pas encore défigurées, l'équipe du tournage a dû se déplacer en Hongrie, en Autriche mais aussi en Angleterre et en Croatie, par des températures particulièrement froides.
   Quand au château du cardinal il s'agit du celui de Kreuzenstein situé non loin de la ville de Vienne.
Un détail important : l'opposition du style Roman et Gothique que le chef décorateur Uli Hanisch tenait à souligner. Ainsi s'opposent le château du cardinal D'Ambroise, personne corrompue, riche mais surtout malade et l'abbaye des moines qui eux sont plus modestes et voués à leur spiritualité.
Quand à la bibliothèque que nous apercevons lors du combat final, elle nécessita toute une équipe de décorateurs afin de créer plus de 4000 livres. Un effort récompensé puisque la scène n'a d'intérêt que par son décor.

    Bien que Dominic Sena avoue sa satisfaction face à son film, Le Dernier des Templiers reste un film décevant, dépourvu de sens et de profondeur. La seule discussion qui nous vient quand nous sortons de la salle est l'absurdité de certaines scènes et le ridicule de plusieurs répliques ou détails.

   Merci aux acteurs et aux décors d'avoir sauvé ces 1h35 minutes qui resteront à coup sûr... dans l'histoire...


xXx



dimanche 16 janvier 2011

Love, et autres drogues

 Love, et autres drogues



Note : 3/5

Sortie : 29 Décembre 2010
Genre : Comédie romantique
De : Edward Zwick
Durée : 1h52 min

Acteurs principaux :

Anne Hathaway : Maggie Murdock
Jake Gyllenhaal : Jamie Randall
Oliver Platt : Bruce Winston
Hank Azaria : Docteur Stan Knight
Josh Gad : Josh Randall
Gabriel Macht : Trey Hannigan
Judy Greer : Cindy
George Segal : Docteur James Randall
Jill Clayburgh : Nancy Randall



Synopsis

    New York, les années 90. Jamie est un jeune commercial redoutable dont l’assurance - et le physique avantageux - sévissent aussi bien auprès des femmes que dans l’univers implacable de l’industrie pharmaceutique où, entre antidépresseurs et dopants sexuels, il parvient finalement à tout vendre.
   Mais il y a une personne qui semble insensible aux charmes de Jamie : Maggie. Une jeune femme très séduisante et furieusement indépendante qui, comme Jamie, fuit l’engagement émotionnel, mais pour des raisons très différentes. Elle est atteinte d’une maladie chronique et a décidé de vivre uniquement au jour le jour.
Malgré eux, ce qui devait être une histoire sans lendemain va alors s’intensifier. Tous deux vont bientôt voir leurs principes respectifs malmenés et devenir accros à la plus puissante des drogues qui soit : l’amour. 



En 2 mots...

    Comédie romantique au scénario original qui s'appuie sur un sujet sensible et peu exploité : la maladie de parkinson.

    Un duo d'acteurs talentueux et complices dont le seul point commun est le sexe sans attache, évolue au milieu du controversé commerce médical, dans les années 90 où le Viagra fit une entrée fracassante sur le marché.
    Le film s'inspira du livre de Jamie Reidy, visiteur médical, qui évoque des anecdotes à en faire pâlir plus d'un.

    Un schéma relationnel inversé : coucher avant de s'aimer, peu habituel pour un film américain qui lui valut un classement : « Rated R » (Classé X – interdit aux mineurs). Un choix accentué par les nombreuses scènes de sexes pourtant sobres. Parlons plutôt de nudité.

    De l'émotion, du rire, des larmes, de la sincérité au service d'une morale … un film inattendu loin de tout cliché qui font une comédie.... romantique.

Á voir.


Pour aller plus loin...

    Après Á propos d'hier soir en 1986, Love, et autres drogues est la deuxième comédie romantique de Edward Zwick qui aime exploité l'originalité qu'il y a en chacun de nous.

    Un scénario original, touchant et profond, met en scène un duo d'acteurs qui soulignent une nouvelle fois leurs talents : Anne Hathaway et Jake Gyllenhaal, réunis pour la deuxième fois après Le Secret de Brokeback Moutain (Ang Lee) en 2006.
Leur complicité est évidente et nécessaire pour ce film aux nombreuses scènes de nues d'ailleurs difficiles et éprouvante pour l'actrice qui pleura et stressa tout au long du tournage. Le soutien de l'équipe et son assiduité lui permit d'accomplir avec brio son rôle de Maggie atteinte de la maladie de Parkinson.
    Le réalisateur explique son casting en évoquant l'épanouissement de Jake Gyllenhaal dans son métier, qui progresse film après film et propose ici une facette que nous lui connaissons peu : un rôle humoristique.
Anne Hathaway dont le rôle est incontestablement le plus compliqué du film, fut choisi pour son talent et son goût du risque dans ses choix de personnages.
    Pour se préparer au tournage, les deux acteurs se sont fais aider et conseiller afin d'approcher au mieux la réalité.
Jake Gyllenhaal rencontra Jamie Reidy, auteur du livre dont s'inspire le film, puisqu'il joue son rôle. Anne Hathaway, fut elle guidée par Lucy Roucis atteinte de la maladie de Parkinson, que nous pouvons d'ailleurs apercevoir lors de la conférence à Chicago, sur ce mal.
    Le duo d'acteur est touchant, drôle et complice, un vrai mélange d'émotions, de doute, d'amour, d'humour et de sincérité.

    Le réalisateur a su nous amener au plus près de la réalité, jusqu'aux décors : prenons l'exemple de l'appartement de Maggie qui est à l'opposé de l'univers de Jamie que çà soit par son ambiance, le rangement, les couleurs... l'ensemble étant révélateur de la personnalité de la jeune femme.Tout comme sa garde robe excentrique à l'image de son âme d'artiste.

    Love, et autres drogues s'inspire donc du livre de Jamie Reidy « Hard Sell : The Evolution of a Viagra Salesman » qui traite du commerce médical selon la propre expérience de l'auteur dans les laboratoires Pfizer.
Le film s'appuie sur deux personnes que tout oppose sauf leur talent pour cacher et compenser leurs problèmes (différents) dans le sexe, sans attachement.
En évoluant à la fois dans un domaine controversé, tout en suivant une jeune femme atteinte de la trop souvent oubliée, maladie de Parkinson, le long-métrage suscite beaucoup de polémiques mais pas forcement là où nous l'attendrionst.
C'est le schéma inversé de la romance : le sexe avant les sentiments, accompagné de nombreuses scènes de nues et agrémenté d'un langage « familier » qui choque l'esprit puritain américain au point d'interdire le film aux mineurs, donc d'être classé « Rated R » (classé X). Un comble pour un pays qui est premier producteur de films X au monde.

    L'histoire se situe dans les année 90 où la publicité pour des médicaments et la célèbre pilule bleue : Viagra virent le jour comprenant ainsi tous les dessous que ceux-ci impliquent. Un argument de plus pour censurer le film ?

Pour l'anecdote, Love, et autres drogues fut tourné à Pittsburgh, ville située à l'ouest de l'État de Pennsylvanie, véritable pôle de l'industrie pharmaceutique et médical.
De plus la première semaine de tournage tomba en même temps que le G20 de 2009.... .

    Beaucoup d'humour pour faire passer avec plus de souplesse des sujets compliqués et sensibles tout en s'appuyant sur l'originalité d'un couple... amoureux. Une réalité touchante et effrayante.
Love, et autres drogues est une réussite à prescrire aux plus réticents des comédies romantiques.

xXx