mercredi 20 octobre 2010

Biutiful


BIUTIFUL


AVERTISSEMENT : certains propos et images peuvent choquer les spectateurs


Note : 4/5

Sortie : 20 Octobre 2010
Genre : Drame
De : Alejandro González Iñárritu
Durée : 2h17 min

Acteurs principaux :

Javier Bardem : Uxbal
Maricel Alvarez : Marambra
Eduard Fernàndez : Tito



Synopsis

C’est l’histoire d’un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, père de deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu et à un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…


En 2 mots...

Une histoire poignante et touchante d'un père qui se détruit de l'intérieur mais résiste à toutes les épreuves que lui impose notre société.
Quelques mois pour tout préparer avant le départ, l'ultime départ qui laissera deux enfants sur un chemin tortueux : la banlieue de Barcelone d'aujourd'hui avec une mère maniaco-dépressive et bipolaire dont le désordre émotionnel guide et résume sa vie.

Un réalisme dur à accepter, une force émotionnelle perturbante, saisissante et dense.

« Une expression complexe dans sa plus simple expression » Alejandro González Iñárritu


Pour aller plus loin...

C'est un drame d'une émotion intense que nous propose le réalisateur mexicain Alejandro González Iñárritu (Babel, 21 grammes, Amours chiennes...). Avec BIUTIFUL, il ramène le cinéma à l'essentiel : à l'humain, faire passer les sentiments par l'image sans effet spéciaux ou autres artifices.

Habitué à réaliser des films aux destins croisés, Alejandro González Iñárritu change d'orientation avec le scénario de BIUTIFUL qui est construit sur une intrigue linéaire menée magnifiquement par un seul homme : Javier Bardem. Ce dernier incarne un père de famille courageux : Uxbal, qui élève seul ses deux enfants dans la banlieue de Barcelone d'aujourd'hui.
Le réalisateur avoue avoir écrit son scénario en pensant à l'acteur, qui selon lui était l'unique à pouvoir endosser le rôle.
Le film fut tourné de manière chronologique, l'acteur avoue alors que le plus dur fut de gérer les émotions de son personnage.

Uxbal se retrouve face aux difficultés que lui impose la société, il ne baisse jamais les bras et ne se laisse jamais abattre même face à son ex compagne malade et instable. Il vit de débrouilles et de petits boulots le plus souvent malhonnêtes créant ainsi la richesse du personnage : son humanité, sans cesse torturé par la contradiction de ses actions : trouver du travaille à des clandestins tout en touchant une commission dessus. La trop grande sévérité envers ses enfants alors qu'il souhaite simplement les protéger et exprimer son amour... .
Un cancer vient troubler ses convictions ses repères, cette tempête qu'il n'a pas vu venir ou trop tard. Son inquiétude n'est pas de disparaître mais de laisser ses enfants seuls dans cette jungle que constitue notre société. Renouer les liens avec leur mère, leur prévoir un début d'avenir dès son départ... en clair régler ses affaires avant son départs. Le thème de la paternité est alors constamment présent et renforcé par l'histoire personnel de Uxbal avec son père qu'il n'a pas connu.


La société montré du doigt : Alejandro González Iñárritu fait un portrait sombre de notre société, où l'humanité est bafouée au détriment du profit, toujours le profit. Dans ce monde où tout va de plus en plus vite, certains n'arrivent plus à suivre et sombrent. La banlieue de Barcelone fait alors office de décors, loin des lieux touristiques prisés. Portrait de l'envers du décors où la nature humaine n'est pas épargnée.

Une évolution progressive : le réalisateur a habillement su marier l'évolution du cancer avec la dégradation du quotidien du personnage mais aussi avec la dureté et la composition des plans utilisés. Prenons l'exemple du plafond de la chambre de Uxbal qui pourrie à la même vitesse que sa maladie le ronge... effet garanti.

La bande originale est une nouvelle fois signée Gustavo Santaolalla (entre autre oscarisé pour la BO du film Brokeback Moutain). Une musique pure et simplifiée à l'image du film, qui nous invite aux mondes des souvenirs, surréalistes tout en accentuant la chute lente mais certaines du personnage.

Présenté en avant première mondial au Festival de Cannes 2010, BIUTIFUL permis à Javier Bardem de remporter le prix d'interprétation masculine.

BIUTIFUL avance, évolue et sombre sur une émotion... avant tout et surtout HUMAINE.

xXx 

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